La Caisse d’allocations familiales "couvre 50 % de la population des Pyrénées-Orientales" d'après les chiffres de 2024

La Caisse d’allocations familiales "couvre 50 % de la population des Pyrénées-Orientales" d'après les chiffres de 2024

Ce mardi 17 juin 2025 en conférence de presse, les représentants de la Caisse d’allocations familiales (CAF) des Pyrénées-Orientales ont présenté le bilan annuel 2024 et mis en avant pourquoi certains dossiers sur le territoire présentent des complexités.


Dans le deuxième département le plus pauvre de France métropolitaine derrière la Seine-Saint-Denis et où le taux de chômage s’élève à 12,1 % (alors qu’il effleure les 7 % à l’échelle nationale), la Caisse d’allocations familiales (CAF) des Pyrénées-Orientales compte près de 113 000 allocataires (112 575 très exactement), soit 238 462 personnes couvertes. "La Caisse d’allocations familiales couvre 50 % de la population des Pyrénées-Orientales", soulignent le directeur Pierre-Marc Boistard et le président du conseil d’administration Jérôme Capdevielle (sachant qu’au 1er janvier 2022, le département comptait 492 964 habitants, donc 48,4 % de la population est concernée). Sur le terrain social, c’est malheureusement un marqueur fort, inquiétant."


"Le contexte de précarité s’accentue" : près de 804 millions d’euros ont été versés au titre des prestations légales (+ 4,2 % par rapport à 2023) et plus de 48 millions d’euros l’ont été au titre de l’action sociale (+ 7,5 % par rapport à 2023). "Cette précarité entraîne un renforcement de la complexité des situations des allocataires, et par conséquent des dossiers traités par la CAF", signifie encore Pierre-Marc Boistard. Que sous-entend cette problématique ?


50 % des montants de l’action sociale pour la petite enfance

En détail, au cours de l’année 2024, la population concernée par les allocations se compose de près de 19 % de familles monoparentales et de 52 % de personnes isolées sans enfant. Dans les prestations légales, la part belle est faite à la solidarité et la dépendance tant en termes de dépenses qu’en nombre d’allocataires : plus précisément, "la hausse des montants est directement corrélée à l’augmentation des prestations versées en lien avec l’inclusion sociale, et la solidarité, le revenu de solidarité active et l’allocation adulte handicapé." Pour ce qui touche l’action sociale, 50 % des montants sont investis dans la petite enfance et ce "en raison d’une nouvelle convention d’objectifs et de gestion. Ces dépenses permettent de renforcer le financement des politiques de temps libre au bénéfice des enfants et des adolescents, des crèches, des accueils de loisirs, des espaces de vie sociale…"


Face à ce constat, le profil des Pyrénées-Orientales est jugé "atypique". Car "la saisonnalité touche beaucoup nos travailleurs dans le département", et "beaucoup d’autres ont un profil qui diffère. Ils peuvent être parfois en reprise d’emploi, en formation, ou en plein changement de situation familiale. C’est en ce sens que l’on parle de complexité dans la gestion des dossiers".


"Pour booster l’emploi, il faut accueillir les enfants comme il se doit"

Dans le domaine de la petite enfance et de l’accueil des jeunes enfants, le sujet des crèches anime la CAF qui "finance jusqu’à 80 % la construction ou la rénovation d’une telle structure" : "Il n’y a pas de manque ou de tensions, on parle plutôt de sous-équipements, pour le directeur Pierre-Marc Boistard. Pour autant, il y a des besoins." Il s’explique : "Pour favoriser les parcours d’insertion professionnelle des parents, pour booster l’emploi, il faut accueillir les enfants comme il se doit. Il faut lutter contre la reproduction sociale et donner toutes les chances qu’il mérite à l’enfant." Le président du conseil d’administration Jérôme Capdevielle rappelant "l’importance du concept des mille premiers jours de vie de l’enfant", là où se joueraient l’environnement et le développement de l’enfant.


C’est pourquoi, "dans les Aspres, un projet de crèche collective se monte sur Thuir, ainsi qu’une capacité à accompagner dans la coordination et la pédagogie les assistantes maternelles dans les communes environnantes. À Perpignan, nous travaillons au développement de structures", avance Pierre-Marc Boistard. Ceci s’inscrit dans les conventions territoriales globales signées ou renouvelées s’élevant au nombre de 46 sur le territoire.


Laura Causanillas - L'Indépendant

Retour