FO : « Nous allons continuer à nous battre pour nos revendications »

FO : « Nous allons continuer à nous battre pour nos revendications »

 Pourquoi ne pas avoir participé au défilé du 1er mai avec les autres syndicats ?

Jérôme Capdevielle : L’Union départementale FO 66 ne fait pas « cavalier seul » comme j’ai pu le lire dans certains médias. Nous sommes attachés à l’unité syndicale sur la base de revendications claires. Cependant, l’Union départementale FO66 regrette que le bloc CGT-FSU-Solidaires ait totalement dévoyé le sens du 1er mai pour ne plus se focaliser sur des enjeux politiques que sociaux. Je suis le garant avec mes instances de la liberté et de l’indépendance de mon organisation syndicale : l’ADN de FO, c’est d’en faire un vrai et libre syndicat. Faire de la politique au sein d’un syndicat conduit inéluctablement à diviser celles et ceux que l’on représente : les retraités, les étudiants et les travailleurs.


 Poser une gerbe au pied de la statue de Jean Jaurès le 1er mai, ce doit être un moment fort…

Oui, c’est toujours un moment grandement chargé de symboles. Jean Jaurès, même face à la toute fin de sa vie, a fait le choix de l’unité du départementale FO 66. Cette figure emblématique du mouvement ouvrier doit continuer à nous inspirer par des valeurs qui lui ont malheureusement coûté la vie : réforme, internationalisme et pacifisme, autant de choses que les militantes et militants FO des Pyrénées-Orientales incarnent.


 Comment se porte FO66 ?

L’Union départementale FO 66 se porte bien dans un contexte économique et social difficile. Les derniers chiffres de la représentativité syndicale de notre département nous ont progressé de façon constante dans le secteur privé et renforcé notre position de première organisation interprofessionnelle des Pyrénées-Orientales. Nous sommes désormais à près de 25 % de représentativité dans le privé, nous sommes passés devant la CGT (22 %). Ces résultats démontrent que les salariés nous font confiance. Dans les entreprises de ce département il est désormais possible de voir du progrès social au quotidien doit s’obtenir uniquement par la négociation. L’action est un moyen et pas une fin.


 Quels sont les combats actuels de FO66 ?

Nous allons continuer à nous battre pour nos revendications : l’abrogation de la réforme des retraites injuste et brutale, défense de notre modèle social à travers notamment notre sécurité sociale qui fête ses 80 ans en 2025 et pour finir l’emploi qui fait cruellement défaut dans ce département. Je considère que nous avons, en tant qu’organisation syndicale, un rôle à jouer dans le développement économique des Pyrénées-Orientales. Je n’ai eu de cesse, en 14 ans de responsabilités sur notre département, de porter une vision de développement : la neige et le sable ne peuvent pas être les fondations solides pour notre territoire ! Il faut réindustrialiser le département le plus pauvre de France métropolitaine, travailler sur des terres frappées par le réchauffement climatique.

Cette difficulté d’aujourd’hui doit être notre force pour demain : comme je l’ai écrit au président de la République, les Pyrénées-Orientales doivent être déclarées zone expérimentale pour attirer et développer une filière innovante de recherche sur l’eau notamment et tous les enjeux environnementaux. Il nous faut aussi étendre aux trois grands ensembles urbains notre assise pour un socle d’emploi à forte valeur ajoutée.


Propos recueillis par Jean-Marie Artozoul - Journal la Croix du Midi

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